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samedi 23 juin 2012

Margaret Kaine -Des roses pour Rebecca



** Résumé ** 

Lorsque Ian et Rebecca se sont rencontrés, un beau matin d’hiver à Londres, tout les séparait : l’âge, le milieu social, les ambitions et les projets d’avenir. Pourtant, entre eux, le coup de foudre avait été immédiat. Rebecca aimait à se repasser le film de leur histoire, à se rappeler avec quelle douceur infinie il l’avait attirée à lui, lui avait fait une place dans son univers. Comment il lui avait fait découvrir la sensualité et le plaisir d’être femme.
Un plaisir défendu, mais duquel bientôt un enfant allait naître. Et voilà qu’aujourd’hui, alors que, le cœur empli d’espoir et de rêves d’une vie commune, elle venait lui annoncer cette merveilleuse nouvelle, tout s’écroulait autour d’elle.
Disparu tragiquement dans un accident, Ian ne pourrait jamais l’épouser comme il l’avait promis, jamais il ne verrait grandir la petite fille qu’elle portait en elle. Soudain seule au monde, le cœur brisé, déshonorée, Rebecca va peu à peu apprendre, au fil des épreuves et des rencontres, à affronter sa vie de mère célibataire, à retrouver le goût de la vie et de l’amour.

Format : broché 
Pages : 439
Editeur : Harlequin
 Collection : Jade 
Sortie : 1 août 2008
 Prix : 10,95 €

Note : 16/20

** Mon avis **

J'ai beaucoup aimé, un roman léger, une belle histoire je ne suis pas au top pour les chroniques, mais en voici une qui reprend pratiquement tout ce que je pense de cette belle histoire. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, l'histoire est haletante, j'avais toujours hâte de reprendre l'histoire de Rebecca.

Nous sommes à Londres en 1946, où le climat oscille entre euphorie et traumatismes. Là encore, nous croyons que l’on va nous parler des horreurs vécues par les soldats, mais pas du tout. Ici, il s’agit de civils... ou plutôt des conséquences des bombardements londoniens sur la vie d’une jeune fille. Rebecca, issue de l’East-End (quartier pauvre de Londres), a 18 ans, et travaille comme serveuse dans le pub géré par ses oncle et tante qui l’ont recueillie.
Elle n’a vécu que des évènements tragiques depuis six années, c’est la raison pour laquelle, lorsque Ian, son aîné de neuf ans, enseignant, et fils unique de provinciaux un peu plus aisés, la courtise, elle se laissera entraîner par cette passion qui soudain apporte un souffle de liberté dans son existence... jusqu’à son rapide dénouement une nouvelle fois dramatique.
En fait, il ne s’agit que de la toute petite première partie du roman, dont l’intrigue commence dès la première ligne. Alors que peu à peu se dessine une Angleterre extrêmement cloisonnée, nous avons l’impression de retrouver la façon d’écrire qui nous plaisait tant en découvrant les "destins de femmes" racontés comme des récits fleuves par des écrivains comme Belva Plain. Ici, voici une "adolescente" qui doit annoncer à ses proches qu’elle est mère célibataire, tout en faisant son deuil de l’homme qu’elle a aimé, et qui en cinq ans, au fil de ses rencontres, tout en supportant des responsabilités, victime ou faisant face à tous les aléas de la vie, va peu à peu, presque insensiblement mûrir. Cet aspect est parfaitement bien décrit... Aux moments de souffrance succèdent petites joies, déceptions, nouvel amour, mauvais choix, décisions capitales... Rebecca, dont nous partageons avec une vraie intensité les états d’âme, relève la tête et avance quelque soit les obstacles qui surgissent sur sa route.
Nous nous attachons profondément à ce personnage féminin, enfant de docker à l’accent cockney, adolescente déracinée qui se retrouve sous le joug d’un couple de notables provinciaux croyants pratiquants d’un milieu plus aisé, qui, revenue à Londres, ne sait plus vraiment qui elle est. Le problème des différences entre classes sociales dominera le roman. Ainsi, devenir vendeuse chez Mark et Spencer signifiera pour Rebecca un grand pas pour se hisser vers le haut... Le goût pour certains sports détermine la place dans la société. Infirmière ? Médecin ? Commercial ? Avocat ? les personnages secondaires traversent la vie de la jeune femme, apportant une petite touche supplémentaire pour décrire cette Angleterre aux idées morales très conservatrices, en pleine reconstruction.
Les femmes travaillent par obligation, tant d’hommes sont morts... Les tickets de rationnement sont au centre des préoccupations alors que la jeune première britannique de l’époque la malicieuse Wendy Hiller, qui n’a pas froid aux yeux, se retrouve sur les grands écrans ! Ainsi entre 1946 et 1951, nous verrons comme il est difficile de prendre une semaine de vacances, ou encore assisterons aux débuts de la télévision. C’est donc un récit foisonnant de détails tous plus passionnants les uns que les autres qui nous happe dès la première ligne et ne nous lâchera plus.
L’écriture est mâture, maîtrisée, soignée... tout en insufflant avec profondeur une vague d’émotion ! Nous sommes séduits par cette sensibilité à fleur de peau tout en nous laissant emporter par la force de l’histoire si simple mais qui semble si réelle. Une vraie réussite !

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